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16 janvier 2009

DPI VOUS EN DIT PLUS ....N°12

Extraits Lettre du Sénateur Trégouët n°500 du 09.01.2009 (autorisation spéciale de publication accordée à DPI).

Après le plus grand parc éolien, la filiale d’EDF lance la plus grande ferme solaire de l’Hexagone

EDF Énergies Nouvelles (EDF EN) se lance dans une nouvelle filière industrielle. Inaugurée à Narbonne (Aude), c’est « le début d’une grande aventure qu’on espère mener en France et dans le monde », s’enthousiasme le président d’EDF EN, Pâris Mouratoglou. Cette filiale d’EDF, dédiée aux énergies renouvelables, a inauguré la plus grande usine photo-voltaïque au sol en fonctionnement dans l’Hexagone : 25 millions d’euros d’investissement, 95.000 panneaux solaires de l’américain First Solar sur 20 hectares pour une capacité de 7 MW (54 MW sont actuellement raccordés au réseau en France). Ces nouveaux modules « à couches minces » offrent une alternative aux panneaux traditionnels fabriqués à base de silicium. « Cette ferme est la vitrine d’une technologie innovante maîtrisée à grande échelle », note Pâris Mouratoglou.

Le site, baptisé la Narbonnaise, symbolise l’espoir que EDF EN place dans le photovoltaïque, son second axe de développement après l’éolien (aujourd’hui 87 % de ses actifs). « C’est la première brique d’une filière française de l’industrie photovoltaïque intégrée, de la fabrication des panneaux jusqu’à la production d’électricité », affirme le directeur régional Sud d’EDF EN, David Augeix. L’entreprise ambitionne de dépasser 500 MW de capacité installée dans le solaire d’ici à 2012. Quelque 20 MW sont en service ou en construction et 1,550 MW à différents stades de développement, dont 650 MW dans l’Hexagone et 230 MW outre-mer. En France, le prochain parc devrait ouvrir d’ici à l’automne 2009 à Sainte-Tulle (Alpes-de-Haute-Provence) avant ceux de Gabardan (Landes) et de la Réunion (72 MW au total). EDF EN a déjà acheté plus de 400 MW de panneaux solaires et pris une participation dans NanoSolar, une start-up de la Silicon Valley.

EDF EN compte mener en parallèle les filières éolienne et solaire. « Le décollage du solaire ne se fera pas au détriment de l’éolien. Mais le photovoltaïque sera sans doute une filière aussi importante, voire plus, que l’éolien. C’est une énergie répartie, qui peut être produite là où elle est consommée, la seule parfaitement adaptée à la distribution. D’ici cinq à dix ans, tous les toits seront équipés de panneaux solaires, on produira de l’électricité au prix du réseau, et cela sans subvention », prédit Pâris Mouratoglou. La crise économique affecte-t-elle le plan de développement solaire d’EDF EN ? « Comme tous les autres secteurs industriels, nous sommes touchés. D’autant plus que notre activité nécessite de mobiliser des fonds importants. Les conditions financières sont moins favorables », reconnaît David Augeix.
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La débâcle de l’Arctique semble engagée

Les hautes latitudes de l’hémisphère Nord se réchauffent et se transforment, à marche forcée. Les dernières observations de l’Arctique, rendues publiques à San Francisco (Californie) au congrès d’automne de l’American Geophysical Union (AGU), suggèrent que les effets de ce que les scientifiques nomment l’"amplification arctique" sont désormais tangibles. Propre aux régions polaires, cette "amplification" du réchauffement est caractérisée par l’enclenchement d’un cercle vicieux - une cascade d’événements favorisant la fonte de la banquise, et déclenchés par elle.

Le signe le plus évident du changement rapide en cours est la diminution de la surface de la banquise. Celle-ci se rétracte de manière saisonnière, tous les étés, avant de s’étendre à nouveau au cours de l’hiver. Mais en septembre 2007, puis en septembre 2008, la glace de mer arctique a connu deux minimum jamais atteints depuis que le début des observations. "En septembre 2007, elle a été de 26 % inférieure à celle de l’année précédente, explique Julienne Stroeve (National Snow and Ice Data Center). Et 2008 a été presque aussi mauvais."

Cette perte de glace estivale a des répercussions en cascade. En réanalysant les données satellites obtenues entre 1979 et 2007, Mme Stroeve a observé que les températures de la basse atmosphère ont eu tendance à être de plus en plus élevées en automne. Pourquoi ? L’absence de glace expose l’océan, plus sombre, aux rayons du Soleil : la mer absorbe ainsi une énergie qui, auparavant, était réfléchie. "Et en automne, alors que la glace se reforme, une grande part de la chaleur absorbée par l’océan en été est restituée à l’atmosphère, ce qui entrave la formation de nouvelles glaces", précise Mme Stroeve. Ainsi, en 2008, malgré une année plutôt fraîche, les anomalies chaudes en Arctique sont demeurées importantes.

Cette amplification locale du réchauffement ne surprend pas. Elle est prévue par tous les modèles numériques utilisés par le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) : pour un réchauffement moyen de 3°C à la fin du siècle, les modèles prévoient une augmentation des températures de 7°C dans la zone arctique. "Ce qui arrive était prévu, mais on ne l’attendait pas aussi tôt", résume la chercheuse.

Elément déclencheur de l’amplification arctique, la réduction de la banquise estivale affecte également les terres émergées de la région. Et en particulier le Groenland, dont la réduction des glaces semble être corrélée à celle de la banquise. Dans les régions les plus septentrionales de l’inlandsis, la période de fonte estivale des glaciers, habituellement comprise entre dix et quinze jours, s’est étendue sur près de trente-cinq jours cet été. "Dans une zone située à l’extrême nord du Groenland, c’est quelque chose que nous n’attendions pas", explique Marco Tedesco (City College of New York), coauteur de ces observations par satellite. Des observations appuyées par d’autres résultats, dévoilés par Jason Box (université de l’Ohio), et obtenus par d’autres instruments satellites : selon eux, la perte de glace de l’inlandsis groenlandais a été trois fois plus importante au cours de l’été 2008 qu’au cours de l’été précédent.

Autre conséquence des changements accélérés de la région : la fragilisation du permafrost et la possible déstabilisation des hydrates de méthane (ou clathrates) qui reposent sur le plancher océanique. Or ce sont des réserves considérables de carbone organique - de l’ordre de 1 000 milliards de tonnes pour la zone arctique - dont le dégazage aurait de graves conséquences climatiques.
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Cultiver des microalgues sans rejet de gaz carbonique

A 62 ans, Arnaud Muller-Feuga commence une nouvelle vie. Au soleil du Midi, qui a illuminé son enfance et qui, espère-t-il, va faire prospérer sa nouvelle activité : la culture de microalgues. Le monde de la mer, il y est tombé au berceau, ou presque, en découvrant, grâce au commandant Cousteau, la richesse du milieu océanique. "Je regardais la mappemonde et je me disais que 71 % de la surface du globe, recouverts d’eau, étaient inutilisés alors qu’ils pourraient servir à nourrir l’humanité", raconte-t-il.

Cette passion précoce pour l’aquaculture marine sera le fil rouge de sa carrière professionnelle. Après un diplôme d’océanographie biologique, il obtient une bourse du Centre national pour l’exploitation des océans (Cnexo), ancêtre de l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer), afin d’étudier la production des artémias (des petits crustacés) aux Salins du Midi, puis de réaliser les premières fécondations artificielles de turbots dans le Finistère.

Il part ensuite au Japon, alors référence mondiale des aquaculteurs, pour se familiariser avec l’élevage des coquilles Saint-Jacques, des huîtres perlières et des crevettes. De retour en France, il est recruté par EDF, qui, avec l’eau chaude rejetée par les centrales nucléaires, met en place des bassins expérimentaux de pisciculture. Puis il rejoint le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) qui, à Cadarache, travaille déjà sur les microalgues. A l’Ifremer, enfin, il se spécialise dans la production de ces plantes microscopiques.

Voyant approcher l’heure de la retraite, il décide de capitaliser son expérience. Avec un collègue retraité, il crée, en 2007, la société Microphyt, pour "petits végétaux". Il achète un terrain sur la commune de Baillargues, près de Montpellier, et entreprend de lever 500 000 euros pour installer ses premiers photobioréacteurs : d’immenses tubes de verre confinés dans lesquels la croissance des végétaux, par photosynthèse, peut être contrôlée, sans risque de pollution par des micro-organismes étrangers.

Le procédé n’est pas nouveau. Ce qui l’est, c’est l’absence de rejet de gaz carbonique. Pour doper la production algale, du CO2 est en effet injecté dans ces bioréacteurs. Or les systèmes habituels en relâchent environ 30 % dans l’atmosphère, du fait de la nécessaire ventilation des tubes de culture, dans lesquels la photosynthèse génère un excès d’oxygène nocif pour les plantes.

Le cahier des charges de Microphyt prévoit de supprimer tout relargage de CO2, par un dispositif de récupération et de réinjection en boucle ou par l’adjonction d’une pile à combustible brûlant l’oxygène. C’est ce qui vaut à Arnaud Muller-Feuga d’être un des six finalistes du Prix international scientifique de la Fondation Altran pour l’innovation, dont le lauréat sera désigné en janvier 2009.

Une route qui génère de l’énergie grâce aux voitures qui s’y déplacent

Une équipe d’ingénieurs a développé une route capable de générer de l’énergie grâce aux véhicules qui l’empruntent. Une démonstration du procédé, reposant sur la piézoélectricité, aura lieu prochainement.

Ce système innovant repose sur des cristaux piézoélectriques intégrés à la route qui, lorsqu’ils subissent une contrainte mécanique, se polarisent électriquement et produisent une petite quantité d’énergie. Le principe est le même que celui de l’allume-gaz où la pression exercée par l’utilisateur produit une tension électrique qui se décharge brutalement sous forme d’étincelles. Seule différence : ici, la pression est exercée par les véhicules qui roulent sur l’asphalte. Les scientifiques ayant développé le projet affirment qu’un kilomètre de route ainsi équipé peut générer 400 kilowatts. Utilisée à grande échelle, cette technique pourrait permettre la production de grandes quantités d’énergie, utilisable pour l’éclairage des routes par exemple. Innowattech, l’entreprise israélienne à l’origine du projet qui travaille en partenariat avec l’Israel institute of technology, s’apprête à présenter une section de route longue de 100 mètres équipée de ce dispositif dans quelques semaines.
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La Volvo S60 Concept : une voiture autonome dans les embouteillages

Le constructeur automobile Volvo a équipé son modèle S60 Concept d’un système innovant qui régule la vitesse du véhicule dans les embouteillages, dispensant le conducteur de toucher aux freins ou à l’accélérateur pour le faire s’arrêter ou redémarrer. La Volvo S60 Concept sera également équipée d’une technologie lui permettant de détecter un piéton en train de traverser la route : si l’automobiliste au volant ne détecte pas le danger, le système déclenche un freinage d’urgence.

Pour Thomas Broberg, expert en sécurité chez Volvo Cars : "Notre but pour 2020 est que personne ne puisse être tué ou même blessé dans une Volvo. Aujourd’hui, nous faisons un pas de géant en développant une technologie qui renforce également la sécurité pour les personnes se trouvant à l’extérieur de nos véhicules." Deux caméras, intégrées à l’avant du véhicule et derrière le rétroviseur central couplées à un radar se chargent de surveiller la route et de détecter les objets qui s’y trouvent, tout en évaluant leur distance. "Nous avons travaillé au développement de cette technologie pendant 10 ans. Des facteurs aussi variés que l’intensité du trafic, les conditions météo ou le relief de la route ont tous été pris en compte dans la mise au point de ce système" ajoute Thomas Broberg. La nouvelle Volvo S60 Concept devrait être commercialisée en 2010.

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