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13 décembre 2008

DPI VOUS EN DIT PLUS ....N°10

Extraits Lettre du Sénateur Trégouët n° 498 du 18.12.2008 (autorisation spéciale de publication accordée à DPI).

Energies renouvelables : l’avenir est en mer

Les océans qui couvrent 70% de la surface du globe sont une réserve inépuisable d’énergie, font valoir les scientifiques qui y voient une alternative crédible aux énergies fossiles responsables du changement climatique, enjeu de la conférence de Poznan. Les courants océaniques, les marées, la houle, les différences de températures entre la surface et le fond de la mer, peuvent être exploités pour fournir de l’électricité. Les projets se multiplient dans le monde, même si les technologies sont encore expérimentales.

"On en est au stade où il faut investir dans la recherche. Car à plus long terme, le potentiel est immense", souligne Jean-Louis Bal, directeur des énergies renouvelables à l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). L’Agence internationale de l’énergie (AIE) évalue à plus de 90.000 Térawatt heure (TWh) la puissance potentielle de l’ensemble de ces énergies marines dans le monde, un chiffre à comparer aux quelque 18.000 TWh de la production mondiale d’électricité.

Il faut cependant faire la différence entre le "potentiel naturel" théorique de ces énergies et leur "potentiel techniquement exploitable", nuance Michel Paillard, spécialiste des énergies marines à l’Ifremer. Il faut également tenir compte des contraintes socio-économiques et environnementales.Mais les perspectives restent "très intéressantes", souligne-t-il.

Des dizaines de projets de "houlomotricité" fleurissent en Europe.Les vagues permettent d’actionner des turbines génératrices d’énergie, l’électricité produite étant ensuite transportée par câbles sous-marins vers la côte pour un raccordement au réseau.Le Portugal expérimente actuellement le Pelamis britannique, sorte de serpent composé de trois tubes de 150 m de long récupérant l’énergie de la houle, et susceptible d’alimenter en électricité environ 2.000 foyers.

En France, le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) a dans ses cartons un projet de "Système électrique autonome de récupération de l’énergie des vagues" (Searev) - un énorme flotteur à l’intérieur duquel est suspendu un pendule de 400 tonnes relié à un mécanisme permettant de convertir l’énergie mécanique en électricité et qui devra être testé en mer à l’été 2010.Sous l’eau, des hydroliennes pourraient produire de l’électricité en utilisant les courants pour faire tourner des turbines.Les courants marins constituent une ressource énergétique intéressante car l’eau est 1.000 fois plus dense que l’air, soulignent les experts.

Pour être fonctionnelles, ces éoliennes sous-marines nécessitent une vitesse de courant supérieure à 1 mètre par seconde. EDF a un projet d’installation d’hydroliennes entre 2011 et 2012 au large de Paimpol (Côtes d’Armor), en Bretagne, dans un secteur où l’intensité des courants atteint des niveaux parmi les plus élevés d’Europe.Par ailleurs, l’usine marémotrice de la Rance (240 MW) permet depuis 1960 de capter l’énergie des courants de marée à partir d’un barrage.

Mais le potentiel de ce type d’installations reste limité en raison notamment du faible nombre de sites capables de les accueillir. L’énergie thermique générée par la différence de température entre l’air et l’eau peut servir à la climatisation. L’hôtel Intercontinental de Bora-Bora en Polynséie française est climatisé grâce à une canalisation sous-marine permettant de refroidir les locaux en faisant remonter de l’eau de mer glacée puisée à plus de 800 m de profondeur.

EDF met en service le "plus grand parc éolien" en Eure-et-Loir

EDF Energies Nouvelles, la filiale énergies renouvelables du groupe d’électricité EDF, a mis en service en Eure-et-Loir le "plus grand parc éolien à ce jour", d’une capacité de 52 mégawatts (MW), Le parc du Chemin d’Ablis, situé sur huit communes du département, comprend 26 éoliennes qui longent l’autoroute A10 sur 17 km, une situation qui fait du parc une référence en matière d’insertion paysagère, a fait valoir le groupe dans un communiqué.

"Sa production est équivalente à la consommation annuelle de 70.000 habitants", a-t-il précisé. Avec 52 MW, il sera "le plus grand parc éolien français" en termes de capacités installées, a-t-il ajouté.Cette puissance a nécessité de raccorder directement le parc au réseau électrique à très haute tension (225.000 volts) pour la "première fois" en France.Le parc du Chemin d’Ablis est le deuxième d’envergure mis en service en 2008 en France, après celui de Villesèque (Lot) en juillet, doté d’une capacité installée de 50 MW, rappelle EDF EN.

Un troisième parc, celui de Salles-Curan (Aveyron), qui devrait être opérationnel d’ici la fin 2008, surpassera les capacités installées en Eure-et-Loir, avec 87 MW et 29 éoliennes, a précisé une porte-parole de la filiale d’EDF.A ce jour, EDF EN a développé et construit en France 258,3 MW dont 163,7 MW détenus en propre. Elle mène la construction d’une dizaine de projets supplémentaires.

Le parc éolien français comptait fin 2007 quelque 2.500 MW de capacités installées, selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). L’objectif est de les porter à 17.000 MW en 2015.Le parc éolien français est le troisième en Europe, derrière l’Allemagne et l’Espagne.Ses capacités restent toutefois embryonnaires par rapport à celles du parc nucléaire (62.600 MW), qui produit près de 80% de l’électricité française.

De l’énergie électrique à partir de la chaleur d’échappement

Le Centre allemand de recherche aérospatial (DLR) et le constructeur automobile BMW veulent débuter des travaux communs portant sur la production d’électricité à partir de la récupération de la chaleur des pots d’échappement. Un générateur thermoélectrique (TEG) servirait à convertir la chaleur perdue des gaz d’échappement en énergie électrique, alimentant ainsi l’électronique de bord et contribuant à la réduction des émissions de CO2. Un véhicule test a déjà été équipé d’un TEG et des tests ont été réalisés à l’Institut du DLR de concept de véhicules à Stuttgart.

L’effet sur lequel repose la transformation thermoélectrique a été découvert en 1821 par le physicien Thomas Seebeck. Entre deux points situé sur un conducteur électrique, une tension électrique apparaît lorsqu’ils présentent des températures différentes. "De grands progrès dans la recherche sur les matériaux ont permis d’envisager l’utilisation de la chaleur d’échappement dans les véhicules", explique le Prof. Dr. Horst Friedrich, Directeur de l’Institut de concept de véhicule à Stuttgart.

Le TEG intégré au système d’échappement des gaz du véhicule est constitué de 3 transformateurs de gaz chauds et 4 transformateurs de produit refroidissant, constitués eux-mêmes de 24 modules thermoélectriques (en tellurure de bismuth) montés en couche. Ainsi, la chaleur est extraite du gaz d’échappement, conduite à travers le matériau thermoélectrique : une partie du flux de chaleur est transformée en puissance électrique et le reste étant transmis au circuit refroidissant afin de réchauffer certains composants du véhicule.Le véhicule expérimental de BMW, testé à une vitesse de 130 km/h, a montré qu’à cette vitesse, une puissance électrique de 200 W pouvait être atteinte.

Synthèse d’hydrogène à partir d’énergie solaire : premiers résultats très prometteurs

Des chercheurs du Centre allemand de recherche aérospatiale (DLR) sont parvenus à synthétiser de l’hydrogène grâce à de l’énergie solaire et sans émission de CO2 dans une installation pilote de 100 kilowatts, située en Espagne.

L’énergie solaire est, de loin, la forme d’énergie la plus largement disponible sur Terre. L’hydrogène est, quant à lui, une source d’énergie particulièrement intéressante, compte tenu de sa densité énergétique, d’autant que sa combustion ne libère que de la chaleur et de l’eau. Le succès des chercheurs du DLR ouvre de nouvelles possibilités de stockage de l’énergie solaire sous forme d’hydrogène.

Le département de recherche solaire de l’Institut de thermodynamique technique du DLR travaille depuis plus de 6 ans au développement de réacteurs innovants pour la décomposition thermochimique solaire de l’eau, dans le cadre des projets européens HYDROSOL I et II. Dans ces réacteurs, l’eau est clivée en hydrogène et oxygène à l’aide d’énergie solaire, sans passer par la production de courant électrique. Les résultats de leurs recherches, obtenus jusqu’à présent dans des installations de 10 kilowatts, ont désormais pu être observés avec succès pour une puissance de 100 kilowatts.

L’installation espagnole Plataforma Solar de Almería (PSA), équipée d’un réacteur solaire innovant développé par le DLR, constitue, de par sa taille et son automatisation, un prototype important pour les futures installations industrielles. Le réacteur est chauffé jusqu’à 800 à 1200 degrés Celsius grâce à un rayonnement solaire concentré. A ces températures, il est possible d’obtenir de l’hydrogène à partir d’eau. Après une qualification thermique détaillée de l’installation solaire, celle-ci a été récemment équipée d’absorbeurs solaires, dont le revêtement spécifique leur permet de cliver l’eau et de produire ainsi de l’hydrogène sans libérer de CO2. Les rendements atteints dépassent les attentes des chercheurs.

Dans les mois qui viennent, les tests de production d’hydrogène sur la tour SSPS (Small Solar Power System) de la PSA seront poursuivis et intensifiés. Il s’agit notamment d’optimiser les conditions d’exploitation et l’efficience de l’installation. Des tests complémentaires portant sur d’autres types de revêtements devraient permettre de déterminer quel matériau est le plus approprié.

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