03 octobre 2008
DPI VOUS EN DIT PLUS... N°6
Lettre 489 du 3 au 9 octobre 2008
Édito : Voitures de demain : l’hydrogène devrait progressivement s’imposer
Le passage aux véhicules à hydrogène pourrait grandement réduire la dépendance pétrolière américaine et les émissions de dioxyde de carbone, selon un rapport du Conseil Américain de la Recherche intitulé "La transition vers de nouvelles technologies de transports : les perspectives du moteur à hydrogène". Mais ce rapport très fouillé de 220 pages souligne bien que la production industrielle de véhicules à hydrogène compétitifs sur le marché automobile ne sera pas facile et que de nombreux obstacles technologiques et économiques restent à surmonter (Voir NRC.)
Pour l’instant, le coût de fabrication des véhicules à hydrogène reste bien trop élevé et les États-Unis n’ont pas l’infrastructure nécessaire pour produire et diffuser largement l’hydrogène pour les consommateurs. Mais selon cette étude, ces obstacles pourraient être surmontés, grâce à un soutien massif et conjoint du gouvernement fédéral et des industriels.
L’étude rappelle que les véhicules particuliers consomment plus de 44 % du pétrole américain et sont responsables de plus de 20 % des émissions américaines de dioxyde de carbone. En 2003, le Président Bush a annoncé une initiative fédérale de 1,2 milliard de dollars, visant à encourager le développement de la technologie de production d’hydrogène et les piles à combustible, qui sont alimentées par une réaction chimique entre l’hydrogène et l’oxygène et émettent uniquement de l’eau.
Le comité a estimé le nombre maximum de véhicules à hydrogène qui pourraient être sur la route dans les décennies à venir, en supposant que des objectifs techniques soient réunis, que les consommateurs veuillent des voitures à hydrogène, et que les politiques gouvernementales soient en place pour aider à conduire la transition du pétrole à l’hydrogène carburant.
Mais selon cette étude, la généralisation des véhicules à hydrogène se fera lentement, tant les obstacles à surmonter restent importants. L’étude prévoit, au niveau mondial, 2 millions de voitures à hydrogène sur les routes d’ici à 2020.
En 2023, le coût d’utilisation des véhicules à piles à combustible pourrait toutefois devenir compétitif par rapport aux véhicules thermiques conventionnels, entraînant une augmentation du nombre de véhicules à hydrogène dans le monde qui passerait alors à 60 millions en 2035 et 200 millions en 2050, ce qui ne représente encore que 15 % du parc automobile mondial prévu en 2050.
La commission a également calculé les investissements, tant publics que privés, qui seraient nécessaires pour financer une transition complète vers l’hydrogène comme principal carburant. Le coût pour le gouvernement serait de l’ordre de 55 milliards de dollars entre 2008 et 2023 ; le secteur privé devrait, pour sa part, investir 145 milliards de dollars au cours de cette même période.
Pour mettre ces chiffres en perspective, l’étude souligne que le gouvernement américain envisage d’augmenter de 15 milliards de dollars par an les subventions pour développer l’usage de l’éthanol comme carburant.
L’étude rappelle fort judicieusement que l’impact global de la généralisation des véhicules à hydrogène sur les émissions de gaz à effet de serre dépendra de la façon dont cet hydrogène a été produit. A cet égard, il est bien entendu préférable de produire l’hydrogène à l’aide de sources d’énergie et de technologies propres mais l’étude n’exclut pas cependant la production d’hydrogène à partir de centrales à charbon propres équipées de systèmes de capture et de stockage de CO2 "à la source".
L’étude a comparé les réductions de consommation de pétrole et d’émissions de CO2 qui pourraient être réalisés en utilisant trois stratégies : l’amélioration de l’efficacité énergétique des véhicules conventionnels, l’usage massif des biocarburants et l’utilisation des voitures à hydrogène.
Les deux premières options s’avèrent plus efficaces dans un premier temps mais, à partir de 2040, l’hydrogène l’emporte nettement.
L’étude préconise de développer simultanément ces trois stratégies qui apparaissent comme complémentaires. Cette approche mixte et conjointe pourrait permettre de réduire de 80 % la consommation de pétrole par les voitures d’ici 2050.
Enfin, l’étude souligne que les autres technologies propres ou sobres, comme les voitures électriques de nouvelle génération ou les voitures hybrides rechargeables, doivent également être développées. En fait, la généralisation de la voiture hydrogène, si elle semble inéluctable, sera lente et prendra au moins deux générations.
Elle nécessitera non seulement un effort considérable en matière de recherche et de développement de nouvelles infrastructures mais également une volonté politique très forte aux niveau des états développés, de l’Europe et de la communauté internationale, si l’on veut que les véhicules à hydrogène deviennent majoritaires dans la seconde moitié de ce siècle.
René Trégouët
Un lycée de Strasbourg va utiliser la géothermie pour se chauffer
Pour réduire sa facture de gaz, un lycée technique de Strasbourg sera pourvu de pompes à chaleur géothermique qui seront mises en service en novembre, a-t-on appris auprès de la Région Alsace. Deux pompes géothermiques sont actuellement en cours d’installation au lycée Couffignal de Strasbourg. Installées à 40 mètres de profondeur, elles viendront capter la chaleur dans la nappe phréatique en complément de la chaufferie de gaz dont la consommation devrait baisser de 66 %.
L’eau captée dans le sous-sol du lycée Couffignal permettra d’obtenir de l’eau à 55°C pour chauffer les 33.000 m2 de surface de cet établissement qui accueille environ 1.500 élèves.L’Alsace est une région qui possède un potentiel important en géothermie. A Soulz-sous-Forêts (Bas-Rhin), le projet pilote européen de géothermie profonde est entré en décembre dans sa phase industrielle et produit 1,5 mégawatt d’électricité.
La Green Box : le plein d’énergie à domicile
Les coûts de l’essence et des factures énergétiques atteignant des sommets, un système qui produit et stocke de l’hydrogène de façon écologique et à un prix abordable, risque de révolutionner le marché énergétique mondial. La société ITM Power, basée à Saffron Walden (Essex), estime qu’une partie de la solution réside dans son électrolyseur de taille domestique qui rappelle un réfrigérateur-congélateur.
Cette station à hydrogène, la Green Box, qui va bientôt entrer en phase d’industrialisation, fonctionne via un électrolyseur utilisant de l’eau et de l’électricité produite en amont grâce à l’énergie solaire ou éolienne. Par ailleurs, un générateur à combustion interne convertit le gaz (ici l’hydrogène) en électricité, alimentant ainsi la maison en énergie.
Photovoltaïque : des tapis de nanofils en silicium pour des cellules solaires plus performantes
L’Institut des technologies photoniques de Jena (IPHT) développe actuellement un nouveau type de cellules solaires combinant des couches polymères semi-conductrices avec des nanofils de silicium.
Ces nouvelles cellules trouveront au commencement des applications dans les petits produits électroniques à courte durée de vie (jouets, montres ou petits ordinateurs). Des applications mobiles pour le camping et les loisirs sont également envisageables.
Rapport sur l’économie verte : le marché doublera d’ici 2020
Le marché des produits et services verts doublera d’ici 2020, selon un rapport publié à Genève. Il devrait passer de 1370 milliards de dollars par an actuellement à 2740 milliards à la fin de la prochaine décennie.
Les énergies renouvelables, qui représentent seulement 2% de la production mondiale d’énergie, créent déjà davantage d’emplois que les énergies fossiles. Selon des projections, des investissements de 630 milliards de dollars d’ici 2030 dans ce secteur se traduiront par au moins 20 millions d’emplois supplémentaires.
Le rapport a été co-rédigé par le Bureau international du travail (BIT), le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), la Confédération syndicale internationale (CSI) et l’Organisation internationale des employeurs (OIE).
09:44 Publié dans BIO / ECOCITOYENNETÉ / ENVIRONNEMENT | Lien permanent | Commentaires (0)
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